J’habite à Genève, en plein cœur de la ville, dans le quartier de Plainpalais. Si je me sens bien dans la nature j’aime aussi cette ébullition citadine, une énergie du mouvement, de la rencontre. Genève est un petit village et étant de nature très sociable, j’adore « tomber » sur des amis au détour d’une rue, saluer la libraire en partant travailler ou papoter avec le restaurateur du coin.

Avec la vie de quartier, se développent des habitudes. Je ne pourrais plus me passer de mon rendez-vous du dimanche matin au Fix, qui me permet non seulement de déguster un délicieux cappuccino mais aussi de retrouver Guillaume Chabry, le patron, qui est présent par tous les temps. J’aime aussi remplir mes vases des magnifiques compositions du fleuriste des Augustins. Et il m’arrive de craquer pour les merveilleux de Fred. Quant aux restaurants, j’adore le Bleu Nuit, qui sert des plats à partager mais qu'on a envie de garder pour soi. Et pour le brunch, c'est Chez Marcel que j'emmène ma fille qui se régale des pancakes à l'américaine.

J'ai récemment découvert l'île de Kastelorizo, tout au sud de la Grèce, qui m'a totalement séduite. J'ai hâte de retrouver le Casa Mediterraneo, un hôtel qui correspond à tout ce que j'aime. Un peu plus loin, malgré les tensions ambiantes, Tel Aviv reste un des endroits qui m’aura le plus marquée, qui m’a littéralement transportée. L’urgence de vivre, l’architecture, la nourriture…le quartier de Névé Tzedek est un condensé magique de cette culture. Et sinon, chaque année, depuis 20 ans, c'est à Bonifacio Windsurf que nous retrouvons notre amie Christelle, qui a su garder la magie du lieu.

Les voyages ont formé ma jeunesse, j’espère qu’ils pourront former celle de mes enfants. C’est en voyageant et en partant vivre à l’étranger (Lyon, Montréal, Madrid) que j’ai pris conscience de la beauté de notre région, de la qualité de vie extraordinaire dont nous bénéficions. Moi qui aime la montagne et les sports nautiques, j’y suis comblée. Voyager, c’est une occasion de tourner le regard ailleurs que sur son nombril, de s’ouvrir aux autres, à l’aventure. Sans voyage la vie serait tellement « plate », comme disent les québecquois.

Le sens même du voyage mérite d’être repensé, et avec, l’offre touristique. Quelle tristesse de se rendre dans un autre pays et de retrouver les mêmes enseignes. Des rues marchandes aux chaînes de restaurants, aujourd’hui tout se ressemble. Si je quitte Genève, je veux vivre une expérience, découvrir un art de vivre, me laisser porter par les richesses culinaires du pays. Quand je voyage au Japon j’ai encore ce sentiment de décalage total. Le concept du « voyage en pleine conscience » a de l’avenir. Il faut en effet revoir le sens même de nos voyages, de leur durée, aux moyens de transports, jusqu’à l’expérience que l’on souhaite vivre.

Je suis de nature optimiste et avec les jeunes entrepreneur-e-s que je côtoie au quotidien, j’ai encore plus envie de croire à l’avenir de notre société. La réalité n’est pas que celle des médias. De très belles choses se passent dans le monde, qui méritent d’être connues et promues. C’est ce que j’essaye de faire à une toute petite échelle, en gardant en tête le colibri qui fait sa part malgré les flammes qui embrasent la forêt.

Je pense que les femmes ont besoin de modèles pour gagner en confiance, pour croire en leurs rêves et propulser leurs projets. J’essaye d’entourer nos jeunes entrepreneures de personnalités inspirantes et bienveillantes qui les aident à concrétiser, à passer à l’action. Je pense notamment à Sofia De Meyer, qui a créé les Whitepod et co-fondé les jus Opaline. Et vu le nombre de jeunes femmes qui passent la porte de notre Incubateur, je crois que l’on peut dire que ça marche !