Je m’appelle Milla Selkimäki. Je suis designer et directrice artistique, spécialisée dans l’identité de marque. En parallèle, j’ai cofondé et je dirige avec mon partenaire une activité dans l’hospitalité, où nous proposons la location d’îles privées et isolées dans l’archipel finlandais.
Je suis née dans un petit village de l’Est de la Finlande, Nilsiä. Aujourd’hui, je vis à Helsinki, tout en passant une grande partie de mon temps dans l’archipel, dans notre maison d’été — un lieu que nous avons entièrement conçu et construit nous-mêmes, et que nous louons désormais dans le cadre de notre projet d’accueil.
Plutôt que de parler de Helsinki, j’aimerais mettre en lumière la région où se trouve notre maison d’été, tant elle mérite d’être connue. L’archipel finlandais est le plus vaste au monde, avec plus de 40 000 îles. C’est un paysage saisissant, entre nature sauvage, eaux calmes, et petites communautés insulaires où le temps semble suspendu.
La vie y suit le rythme de la mer et des saisons. L’espace, le silence, et une forme de simplicité font partie du quotidien — des éléments qui, à mon sens, deviennent de plus en plus précieux pour beaucoup d’entre nous.
Il y en a tant ! Mais je peux citer quelques coups de cœur : les petites îles de Rosala, Örö et Bengtskär sont magnifiques. Le domaine de Söderlångvik, avec ses vergers de pommiers, offre une beauté simple et paisible. Et pour un séjour plein de charme, Ullman’s Villa est un petit hôtel boutique absolument ravissant.
Sans hésiter, l’archipel finlandais.
C’est une question délicate. Pour celles et ceux qui ont la chance de pouvoir voyager, cela peut être un véritable investissement dans leur propre bonheur, une façon d’élargir leurs horizons. Mais ce privilège implique aussi une responsabilité : celle de voyager de manière consciente et respectueuse.
Je pense qu’à l’avenir, les gens rechercheront davantage d’espace, de silence, et de lenteur. C’est un antidote à nos vies trépidantes et saturées.
Dans un monde qui accélère, l’authenticité et les liens réels deviendront essentiels.
On observe déjà de grandes évolutions dans l’hospitalité, où la durabilité et la préservation des cultures locales prennent une place centrale. En tant que voyageurs, nous devons réfléchir à ce que nous apportons réellement aux lieux que nous visitons — que ce soit à la terre, à la nourriture, à la culture ou au bien-être des habitants.
Voyagez moins souvent, mais plus longtemps. Privilégiez des lieux proches de la nature, un peu en marge. Ce qui compte vraiment, ce n’est pas combien d’endroits vous avez vus, mais comment vous les avez vécus.
En vivant en Finlande — classée pays le plus heureux du monde huit années de suite — je suis consciente de la chance que nous avons, notamment en matière d’égalité.
Mais dans une perspective globale, je serais malhonnête si je disais que je ne suis pas inquiète. Nous sommes en 2025, et pourtant sur certains plans, nous semblons régresser.
Sommes-nous arrivés à un plafond de verre, ou bien le monde réagit-il par peur face au pouvoir croissant des femmes ? La question mérite d’être posée.
En tant que mère, je crois que l’un de mes rôles les plus importants est d’élever mon fils dans le respect de tous et avec une bienveillance profonde.
C’est dans les valeurs que je lui transmets que je peux, à mon échelle, participer à un futur plus juste.
Mon rêve serait de louer un petit bateau lors d’une journée d’été douce et calme, et de partir à la découverte d’un village insulaire comme Aspö.
Cela peut paraître cliché, mais j’ai remarqué que les meilleurs voyages sont ceux sans attente, sans plan. Juste être là, pleinement, avec la ou les personnes qui nous accompagnent.
Peut-être que l’on achèterait du poisson à un pêcheur local, que l’on cuisinerait ensemble, que l’on se coucherait tôt… et que le lendemain commencerait par un long footing au bord de l’eau avant de mettre le cap vers une autre île. J’aime profondément les choses simples.