Lorna Simpson a obtenu son BFA en photographie à la School of Visual Arts de New York, puis son MFA à l’Université de Californie à San Diego. Dès sa sortie du programme de master en 1985, elle est reconnue comme une pionnière de la photographie conceptuelle. Animée par la volonté de réinterroger et redéfinir la pratique photographique dans un contexte contemporain, elle élabore alors des œuvres épurées, d’une précision quasi clinique, inscrites dans les systèmes fermés de sens propres au langage conceptuel. Dès ses premières créations, elle impulse une redéfinition profonde de la photographie, en révélant sa nature malléable et sa portée critique.
C’est au début des années 1990 que Simpson se fait remarquer avec ses œuvres monumentales mêlant photographie et texte, où elle interroge frontalement les représentations figées du genre, de l’identité, de la mémoire, de l’histoire et de la culture. S’appuyant sur des figures humaines anonymes, elle explore la manière dont les constructions sociales influencent les dynamiques relationnelles dans l’Amérique contemporaine. À partir du milieu des années 1990, elle expérimente des œuvres photographiques en plusieurs panneaux, imprimées sur feutre, évoquant des lieux d’échanges sexuels invisibles mais publics. Elle s’oriente ensuite vers la vidéo et le film, mettant en scène des dialogues énigmatiques qui sondent les mystères du désir et de l’identité.
Dans l’ensemble de son œuvre, elle interroge les mécanismes de la mémoire et de la représentation, que ce soit à travers ses juxtapositions percutantes de textes et d’images, sa vidéo Cloudscape et son écho en feutre Cloud, ou encore son installation immersive Momentum, inspirée d’une performance de danse de son enfance. Son appareil photo devient catalyseur d’une réflexion sur la mémoire, le document et la mise en scène. Ses travaux récents, baignés de lavis d’encre vaporeux, mettent en scène des silhouettes isolées dans des espaces diffus – une manière à la fois de renouer avec ses figures anonymes d’autrefois et de pousser plus loin son exploration d’une culture contemporaine en constante mutation.
Ses œuvres figurent dans les plus grandes institutions : le Museum of Modern Art de New York, le Museum of Contemporary Art de Chicago, le Walker Art Center de Minneapolis, le Whitney Museum of American Art de New York, le MOCA de Los Angeles ou encore la Haus der Kunst à Munich. Elle a participé à des expositions majeures telles que le Hugo Boss Prize au Guggenheim Museum, Documenta XI à Kassel, ou la 56e Biennale de Venise. En 2019, elle a reçu la J. Paul Getty Medal et elle est représentée par la galerie Hauser & Wirth.
Découvrez son exposition « Source Notes » au Metropolitan Museum of Art, New York (du 19 mai au 2 novembre 2025) : cette rétrospective exceptionnelle est la première à offrir un panorama complet de ses peintures, avec plus de 30 œuvres explorant les questions d’identité et de représentation. On y retrouve notamment des pièces issues de sa participation remarquée à la Biennale de Venise, sa série emblématique Special Characters, ainsi que des sculptures et collages récents.