Au cœur de l’Asie du Sud-Est, le Vietnam s’étire comme un dragon le long de la mer de Chine méridionale, un pays façonné par les vents, les guerres et les croyances. Saigon, l’actuelle Ho Chi Minh-Ville, en est le pouls vibrant. Longtemps surnommée « la Perle de l’Extrême-Orient », elle conserve l’empreinte d’un siècle colonial français, visible dans ses avenues ombragées, ses façades pastel et sa basilique de briques rouges érigée avec des matériaux venus de Marseille. Ici, l’histoire n’est jamais figée : elle circule entre les ruelles du District 1, les cafés animés du boulevard Đồng Khởi et les anciennes villas transformées en galeries ou restaurants contemporains.
Le pays, né de la rencontre entre traditions confucéennes, héritage impérial et influences occidentales, a traversé des siècles d’invasions et de reconquêtes. De la résistance contre la Chine aux guerres d’indépendance, le Vietnam s’est forgé une identité d’une résilience rare. Aujourd’hui, Saigon est son visage le plus effervescent : capitale économique, laboratoire de modernité, cité-monde où se mêlent passé et futur. Les temples de jade côtoient les rooftop bars, les marchés bruissent de prières et de négociations, et les galeries d’art côtoient les sanctuaires bouddhistes.
La culture vietnamienne, profondément marquée par le respect des ancêtres, la cuisine et la poésie, s’exprime dans les gestes du quotidien : un bol de phở partagé à l’aube, un bâton d’encens déposé pour un parent disparu, une tasse de café filtré lentement, symbole de patience et de méditation.
Au Vietnam, la religion est plus une harmonie qu’une hiérarchie. Bouddhisme, taoïsme et confucianisme se répondent, tissant un réseau invisible qui unit les vivants et les morts. Les autels domestiques sont omniprésents : on y dépose des offrandes de fruits, de riz ou de fleurs pour honorer les ancêtres. Le culte des esprits, les fêtes lunaires et les cérémonies bouddhistes rythment l’année.
À Saigon, les pagodes comme celle de l’Empereur de Jade, les temples caodaïstes aux couleurs vives et les églises coloniales racontent cette coexistence apaisée. Environ 15 % des Vietnamiens sont chrétiens, héritage des missions françaises du XIXᵉ siècle, mais la majorité reste attachée à un bouddhisme teinté de croyances animistes. Cette diversité donne au pays une atmosphère de tolérance et de profondeur spirituelle rare.
À savoir : dans les temples, on se déchausse avant d’entrer, on parle à voix basse et l’on évite les gestes d’affection en public.
Le Vietnam jouit d’un climat tropical et contrasté selon les régions.
Conseil pratique : privilégiez des vêtements légers, un parapluie pliable, et évitez de boire l’eau du robinet.
Visa : Les ressortissants européens peuvent séjourner sans visa jusqu’à 45 jours. Pour des séjours plus longs, un visa électronique est disponible en ligne.
Monnaie : le dong vietnamien (VND) ; les paiements en espèces sont courants, mais les cartes sont acceptées dans les hôtels et restaurants.
Santé : évitez les glaçons, hydratez-vous régulièrement, et emportez une protection contre les moustiques.
Sécurité : le pays est sûr et accueillant ; restez simplement vigilant dans les zones touristiques très fréquentées.
Étiquette : ne touchez pas la tête des enfants, évitez de pointer du doigt et gardez un ton respectueux envers les aînés.
Le vietnamien, tonal et mélodieux, utilise l’alphabet latin introduit par les missionnaires français. Sa prononciation varie beaucoup selon les régions. À Saigon, l’anglais est couramment parlé dans les hôtels, cafés et commerces. Le français, bien que moins présent, subsiste dans certaines écoles, universités et cercles culturels.
Un sourire reste la meilleure façon d’ouvrir la conversation : au Vietnam, il précède souvent les mots.
Le Vietnam est un pays de contrastes et d’équilibres : entre modernité et mémoire, entre silence des pagodes et tumulte des rues, entre douceur du riz et intensité du café noir. À Saigon, tout bouge, tout palpite — mais derrière la frénésie, persiste une délicatesse, une politesse et un sens du sacré profondément enracinés.
C’est un pays qui se découvre à hauteur d’homme, à la lenteur d’un pas dans une ruelle de Cholon ou d’une traversée du Mékong.
Un pays qui, comme ses habitants, sourit avant de parler.
Au cœur de l’ancienne Indochine, le Cambodge se déploie comme un poème sacré, entre rizières inondées, forêts primordiales et vestiges de pierre envahis par les racines. Son histoire, d’une profondeur rare, se confond avec celle d’Angkor, ancienne capitale de l’Empire khmer, dont la splendeur médiévale rivalisa jadis avec celle d’Athènes ou de Rome. Entre le IXᵉ et le XIVᵉ siècle, les rois bâtisseurs y élevèrent des cités-temples aux proportions colossales, dédiées d’abord à Vishnou puis au Bouddha : Angkor Wat, Bayon, Ta Prohm — des chefs-d’œuvre d’architecture et de symbolisme cosmique, où chaque bas-relief semble respirer le souffle du divin.
Aujourd’hui, Siem Reap est la porte d’entrée de ce monde perdu. Derrière son visage moderne — hôtels raffinés, galeries d’art, cafés sous les banians — la ville garde une douceur d’âme, empreinte de gratitude et de renaissance. Après les décennies sombres du régime des Khmers rouges, le Cambodge s’est relevé, retrouvant dans la mémoire d’Angkor un socle identitaire et spirituel.
Le peuple khmer, d’une hospitalité rare, porte en lui une résilience tranquille : sourire constant, foi discrète, élégance des gestes. L’art du tissage, de la danse apsara, de la sculpture et de la musique traditionnelle reste au cœur de la vie culturelle. Ici, la beauté n’est jamais criante : elle se murmure, dans le balancement d’une feuille de palmier ou la lenteur d’un moine traversant le matin.
Le bouddhisme theravāda est la religion dominante, pratiquée par plus de 90 % de la population. Héritier de l’époque angkorienne et des traditions indiennes, il cohabite avec l’animisme et le culte des ancêtres. Les pagodes, omniprésentes, sont bien plus que des lieux de culte : elles sont le centre spirituel et social du village.
À Angkor, le sacré est partout — dans la géométrie parfaite des temples, dans les visages apaisés de pierre, dans la lumière qui glisse sur la mousse au lever du jour. Chaque temple est une représentation miniature de l’univers, un pont entre la terre et le ciel.
À savoir : en entrant dans un temple, retirez vos chaussures et couvrez vos épaules. Ne pointez jamais vos pieds vers une statue de Bouddha, et saluez les moines avec respect, sans les toucher.
Le Cambodge connaît un climat tropical rythmé par deux saisons principales :
Conseil pratique : partez tôt le matin pour éviter la chaleur dans les temples, portez un chapeau, de l’eau, et un foulard léger pour vous protéger du soleil.
Visa : La plupart des voyageurs doivent obtenir un visa, délivré en ligne (e-visa) ou à l’arrivée à Siem Reap ou Phnom Penh.
Monnaie : Le riel cambodgien (KHR), mais le dollar américain est accepté partout. Prévoyez de petits billets pour les pourboires et les marchés.
Santé : Évitez l’eau du robinet et les glaçons, préférez les bouteilles scellées. Les moustiques sont présents toute l’année.
Sécurité : Le pays est paisible. Restez prudent dans les zones rurales isolées et évitez les circuits non balisés autour des temples.
Étiquette : Habillez-vous avec modestie, parlez doucement, et n’élevez jamais la voix — ici, le calme est une forme de respect.
Le khmer est la langue officielle, mais l’anglais est compris dans les hôtels, restaurants et sites touristiques. Le français, vestige de la période coloniale, persiste dans certaines écoles et institutions culturelles.
Les Cambodgiens valorisent la courtoisie : un salut avec les paumes jointes (sampeah) vaut mieux qu’une poignée de main. Sourire reste la meilleure carte de visite.
Visiter le Cambodge, c’est remonter le temps sans quitter la terre. C’est ressentir la puissance d’un empire disparu et la douceur d’un peuple resté debout.
À Siem Reap, la vie s’écoule entre le sacré et le profane : les temples d’Angkor se dévoilent à l’aube, puis la ville s’éveille — marchés parfumés, terrasses d’artistes, massages traditionnels, cafés sous les frangipaniers.
La nuit tombe lentement sur les pierres d’Angkor Wat, et le silence s’installe comme une prière.
Ici, tout est symbole : la lumière, l’eau, la pierre. Le Cambodge se visite avec les yeux, mais il ne s’oublie qu’avec le cœur.